Gaz de schiste : les problèmes de l’eau
Dossier | Gaz de schiste, l’expérience québécoise
Le lundi 31 janvier 2011 par La rédaction Le principal problème de l’exploitation des gaz de schiste tient dans la consommation d’eau, mais également dans les risques de pollution. Avant d’atteindre les schistes gaziers, les puits traversent souvent les nappes phréatiques dans lesquelles les habitants puisent leur eau au moyen de puits artésiens [1]. Voir aussi : Les gaz de schistes et l’environnement
Un grand nombre de Québécois, a fortiori de Canadiens, dépendent des nappes phréatiques pour leurs approvisionnements quotidiens en eaux potables. En mai 2009, le Conseil des académies canadiennes a remis, sur la demande du gouvernement fédéral, un rapport sur les menaces croissantes qui pèsent sur ces eaux et les moyens pour les préserver. [2]
Comme le rapport sus-cité le mentionne, l’usage des eaux souterraines aux Canada varie grandement en fonction des Provinces. L’Île du Prince Édouard, par exemple, dépend intégralement des nappes phréatiques pour l’eau potable. Le Québec est moins dans ce cas : la majorité des eaux souterraines exploitées sont destinées à l’industrie ( mais les populations rurales québécoises dépendent, malgré tout, de leurs puits artésiens. ) Cependant, le rapport mentionne aussi, à de nombreuses reprises, le manque d’études sur les ressources hydogéologiques des sols canadiens. Au Québec, seule l’agglomération de Montréal a une connaissance poussée des capacités aquifères de sa région de pompage, les Basses Laurentides. La Province a cependant mis en place une politique de l’eau en 2002. Dans ce cadre un programme de cartographie hydrogéologique des sols est toujours en cours (...et loin d’être achevé — voir document ci-dessous). Autrement dit, les compagnies gazières vont aller forer dans un sol et des nappes phréatiques très mal connues des scientifiques et des responsables québécois.
Le procédé de fracturation des gaz de schiste utilise beaucoup d’eau à très haute pression pour infiltrer la roche et dilater les failles créées à l’aide des explosifs. À cette eau, on ajoute toute une liste de produits chimiques qui maintiennent les failles ouvertes et permettre l’extraction du gaz. Pour avoir une idée de ces produits chimiques, consultez les documents suivants : La composition des solutions utilisées pour la fracturation hydraulique sont détaillées schématiquement (page 16) dans un rapport remis, en anglais, par la société usanienne ALL-Consulting [3]. Selon ces schémas, les solutions, à partir d’eau fraîche uniquement, sont composées de :
Ces O,6% d’adjuvants sont, à leur tour, ventilés de cette façon :
Les eaux polluées par la fracturation des gaz de schistes et rejetées par 14 puits déjà en activité depuis plusieurs années au Québec, ont été analysées par Ministère du développement durable, de l’environnement et des parcs. Voir aussi Voir aussi l’analyse des boues de forage présentée par l’Agence pétrolière et gazière du Québec (en anglais - documents techniques numérisés)
L’étanchéité des gaines de bétons verticales et les solutions aux problèmes de fuites par Christian Azar, agronome et généticien en Montérégie. Pour lui, l’exploitation des gaz devrait être retardée de 20 à 50 ans afin de disposer d’une technologie plus sûre.
DM1 / Christian AZAR. Mémoire, 6 octobre 2010. La finesse des molécules de gaz de schiste est une des raisons pour lesquelles il est très difficile d’assurer l’étanchéité des puits. Comme le dit le document ci-dessus, le béton possède une structure bien trop grossière pour être efficace. Les nombreuses potentialités de fuites ont été répertorié dans un schéma dans le document, en langue anglaise, suivant, page 15. La Fédération des chambres de commerce du Québec a un point de vue particulier sur les fuites potentielles : elle ne cache pas le problème des fuites de puits mais insiste sur l’absence de problème due à la fracturation !
DM26 / FÉDÉRATION DES CHAMBRES DE COMMERCE DU QUÉBEC. Mémoire, novembre 2010, 16 pages.
Dans le rapport d’ArcelorMittal, pro-gaz par nécessité, on trouve une autre façon de minimiser les problèmes liés à l’eau dans l’exploitation des gaz de schiste en rappelant d’autres types de forages qui touchent à l’eau et aux nappes et qui ne soulèvent pas autant de débats.
DM53 / ARCELORMITTAL. Mémoire, 11 novembre 2010, 6 pages. ::::::::: A lire aussi :::::::::
Auteur :
Notes :
[1] Rappel : les citations suivantes ne sont que des extraits donnés dans le désordre des documents mis à la disposition du public par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement ; nous vous invitons à aller les lire dans leur intégralité pour plus d’information. [2] Ce rapport contient, en autre, des études de cas très intéressantes de gestion des nappes phréatiques à travers toute l’Amérique du Nord [3] Cette société publie de nombreux documents sur les questions pétrolières et gazières disponible sur son sitoile [4] Le Ministère du développement durable, de l’environnement et des parcs gère les pièzomètres du Réseau du suivi des eaux souterraines du Québec, soit 152 stations réparties à travers tout le Québec. Une carte géomatique est disponible en ligne sur le site du ministère. | La rédaction [5] La géothermie profonde fait appel à des techniques de fracturation - donc provoque des risques de micro-séisme - et de dissolution de la roche grâce à des dissolvants chimiques ajoutés à l’eau injectée dans les puits ; la géothermie utilise aussi des fluides caloporteurs ajoutés à l’eau pour accroître son efficacité. Néanmoins, il y a moins de risque de fuite massive de gaz dans les nappes, sorte de marées noires souterraines. Voir la fiche Wikipédia sur la géothermie. | La rédaction. Blogueville
Comme dans tous les pays où le nucléaire est présent, la centrale de Fukushima amène les Etats-unis à revoir la sécurité de leurs installationsnucléaires surtout en zone à risque sismique. L’armée américaine s’équipe massivement de panneaux solaires pour ne plus avoir - ou le moins possible - à dépendre du fuel. Pour respecter la loi, elle devrait les acheter uniquement s’ils sont fabriqués aux États-unis, mais ce n’est pas toujours facile... Le nouvel eldorado des poseurs d’éoliennes est au large des côtes, mais l’éolien de grand large pose des problèmes : il faut pouvoir ramener le courant... Les carburants à base d’algues génétiquement modifiées sont une des voies de recherche pour le biocarburant. Mais attention aux marées vertes... dans le désert. Les gaz de schistes sont la nouvelle affaire du Québec qui hésite entre richesse naturelle à exploiter et risques environnementaux à ne pas subir. Certain n’ont cependant aucune hésitation. Ils sont déjà rangé du côté des pétroliers. La vidéo de Radio Canada associée à l’article est très pédagogique. A voir. L’éolien au large se développe aux États-unis, notamment sur la côte Est. La signature de ce bail, pour l’implantation d’un parc éolien aux larges des côtes de la péninsule de Nantucket devrait accélérer le mouvement. |