La grève générale illimitée : décryptage

Le samedi 11 février 2012 par Marie Christine Trottier

Il est plutôt rare qu’une même génération d’étudiants et étudiantes connaisse et vive une grève générale illimitée (GGI), et ces trois termes semblent en effrayer quelques-uns, surtout parce que généralement on ne comprend pas ce qu’ils peuvent impliquer.

En voici une brève définition :

 Grève : Arrêt volontaire d’une activité par revendication et par protestation.

 Générale : Généralisée à l’ensemble des différents cégeps et universités au Québec.

 Illimitée : La grève est illimitée au sens où sa fin n’est pas définie et qu’elle est reconduite par l’assemblée générale.

Donc, à la différence d’une seule journée de levée de cours, son but est de perdurer tant et aussi longtemps que le gouvernement ne répond pas favorablement aux revendications des grévistes. Toutefois, la décision de poursuivre ou non la grève se prend lors des assemblées générales de reconduction de la grève.

Les planchers de grève

Les rouages de la préparation d’une grève générale illimitée (GGI) peuvent parfois sembler complexes, avec des termes comme « atteinte d’un plancher de grève ». Cette expression est largement utilisée ces derniers temps, on ne parle plus que du plancher de grève qui a été atteint depuis peu.

Un plancher de grève permet de déterminer à quel moment la GGI sera déclenchée selon le momentum et l’ampleur du mouvement, afin de coordonner les associations étudiantes qui se dotent d’un mandat de grève. Cette mesure permet d’assurer l’efficacité et la cohésion du mouvement étudiant, afin que le déclenchement de la grève se fasse en même temps, dans toutes les associations qui ont adopté un même plancher de grève similaire.

Celui proposé par la Coalition Large de l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (CLASSE) est de 20 000 étudiant-e-s, répartis sur 3 campus différents dans 7 associations différentes. Toutefois, certaines associations en mandat de GGI ont voté un plancher différent, qu’elles devront respecter pour déclencher la grève.

Perdre sa session ? Vraiment ?

Dans toute l’histoire du mouvement étudiant, au cours des huit GGI que le Québec a connu, aucune session (semestre) n’a jamais été annulée : les conséquences sont beaucoup plus grandes pour le gouvernement que pour celles et ceux en grève. La menace de faire annuler une session provient du mouvement étudiant, et non l’inverse. En effet, cette menace est utilisée pour bâtir un rapport de force contre le gouvernement afin qu’il s’ouvre à des négociations. Donc, même si le gouvernement menace d’annuler la session, il y a très peu de risques que cela se concrétise : Québec perdrait des millions de dollars à devoir pallier à la surpopulation dans les institutions d’enseignement post-secondaire (dû à la cohorte de finissants et finissantes qui n’entreront pas sur le marché du travail, et à celle qui termine son secondaire.) En plus, le gouvernement aurait à pallier à une main-d’œuvre déjà manquante dans plusieurs domaines, comme les soins infirmiers, déjà en situation de pénurie avec les cohortes régulières de finissantes et finissants. Cette mesure, certes, coûte cher, mais surtout, ne s’achète pas.

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Auteur :

Marie Christine Trottier, étudiante au baccalauréat en histoire à l’Université Laval (Québec). Elle s’intéresse particulièrement aux mouvements sociaux et s’implique très activement au sein de diverses associations et organisations nationales étudiantes depuis 2007. Les médias écrits et la photographie sont au centre de ses intérêts.

Notes :

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