4-14 Festival
Quand la cuisine américaine rencontre la musique française à Dijon

Le vendredi 9 juillet 2010 par Soleillion

Une nouvelle fois, Alex Miles défie les préjugés en préparant la deuxième édition du festival 4-14 qui aura lieu à Dijon, les 9, 10 et 11 juillet prochain.

Le programme est ici.

L’idée est originale. On a souvent entendue dire, dans un sens, que les Américains ne savent pas cuisiner et, dans l’autre, que les Français ne savent pas jouer de la musique. Mais dans la réalité, est-ce vrai ? Il y a des chances que la réponse soit négative. C’est ce qu’Alex Miles a voulu démontrer en créant ce festival qui confronte amicalement cuisiniers Américains et Français et musiciens Français et Américains pendant la période qui sépare les deux fêtes nationales. Tout ce passe à Dijon, capitale de la Bourgogne - une région de haute gastronomie et où la musique n’a jamais été absente - autour de la halle, pendant le marché et des repas où les chefs rivalisent. L’objectif du festival est d’être ouvert au plus grand nombre, la plupart des concerts sont gratuits et les dégustations légèrement payantes. Les quatorze chefs américains et les treize Français (dont Derbord, Frachot, Meneau et Zuddas) proposeront vingt-quatre mille dégustations trois étoiles, « chacune pour seulement trois euros », note Alex Miles. « Et pour ce prix-là, ce n’est pas du saucisse-frites comme dans d’autres festivals ! » affirme-t-il au Bien Public.

Pour la grande vaisselle, le prix est plus élevé, mais juste pour la bonne cause : cette année, un repas caritatif sera donné dans le Cellier de Clairveaux au profit de la Banque alimentaire de Bourgogne et celle de la Nouvelle-Orléans.

Chaque année, en effet, le festival invite une région particulière des États-unis ; un terroir pourrait on dire, car cette notion fait de plus en plus sens en Amérique du Nord. L’année dernière, le Vermont était à l’honneur, avec ses vaches, son lait et les célèbres glaces qui ont conquis la planète (Réponse : Ben et Jerry). La Nouvelle-Orléans amènera un terroir plus musical, malmené récemment par Katrina, et un terroir gastronomique, malmené, en ce moment même, par la rapacité et les inconséquences de British Petroleum. Néanmoins, on fera la fête. On va jaser ou jazzer, comme on voudra !

À la tête de cette brigade de haute volée, chef d’orchestre du festival, il y a Alex Miles. Américain d’origine, Français d’adoption en train de s’enraciner en Bourgogne comme un cep de vigne, bref un gourmet transatlantique, pâtissier devenu sociologue, enseignant et consultant dans tout ce qui, de près ou de loin, se mange. Avec un carnet d’adresse imposant, un sourire jovial et un entrain bien américain - qui visiblement trouve un large écho en Bourgogne - il veut donner à la ville une nouvelle dimension artistique et culturelle. La faire, elle aussi, sortir des préjugés qu’on lui applique parfois un peu trop vite.

Et il y parvient. La ville était à l’honneur, au mois de mai, au festival Food and Wine de la Nouvelle Orléans. Les retombées ne sont pas uniquement culturelles, mais industrielles aussi. Dijon à des marques à défendre comme Seb, spécifiquement liée à la cuisine. [1] Plus loin, c’est toute la Bourgogne qui en profite ; son savoir-faire culinaire, ses capacités touristiques, son terroir vont être connu et apprécié par des chefs américains et français qui pourront, une fois rentrer en faire la promotion.

En attendant : Bon appétit, large soif et grandes oreilles !

Lala, lala, lalala lalère ....

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Auteur :

Renart Saint Vorles est un coureur des bois numériques nord-américains.

Notes :

[1Malheureusement, elle peut difficilement défendre Amora ou Maille, désormais propriété des financiers charognards de l’industrie.


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